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BAC FRANÇAIS par J. Llapasset

Rousseau Confessions 

Le portrait et la vérité de la nature

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Seul un génie peut résoudre cette difficulté: peindre un portrait naturel dans la vérité de la nature, car le naturel semble s'opposer au portrait, comme le donné immédiat s'oppose à la culture à la composition.

Cliché © Tous droits réservés, publiés avec l'aimable autorisation de monsieur Sylvain Amic conservateur art moderne et contemporain au Musée Fabre de Montpellier Agglomération.

Pour les impressionnistes qui entouraient le peintre Frédéric Bazille, il allait de soi qu'il était impossible de représenter un portrait en plein air parce que le portrait était la négation de la nature et exigeait du soin, de la composition.
Au portrait, il fallait un milieu qui lui ressemble, un milieu bien composé, un intérieur orné de miroir, de meubles luisants et de tableaux. Un intérieur qui était un hymne à la culture.
Jusqu'au jour où le jeune peintre Bazille relève le défi et réussit magistralement en alliant harmonieusement la jeune fille de Castelnau et le paysage qu'il contemplait. Ainsi, la composition loin d'offusquer la spontanéité et la fraîcheur, la sincérité, bien au contraire, la faisait apparaître dans la lumière.

Dans l'autobiographie dire qu'on entreprend de représenter l'homme dans la vérité de la nature c'est, semble-t-il, se heurter à une impossibilité: juxtaposer la composition d'une culture à un donné qui, devant être représenté, n'aurait plus cette transparence qu'exige la sincérité et la vérité.

Le défi ne pouvait être relevé que par le génie de la forme et le souci de vérité d'un individu singulier, Rousseau. De la même manière que la forme, la couleur et la lumière désignent la vérité de la jeune fille, en harmonie avec la nature,  la composition, chez Rousseau, loin d'être un obstacle à l'avènement dans la transparence, fait apparaître la signification d'une vie.
C'est que dans la peinture de Bazille comme dans l'autobiographie de Rousseau la composition reste toujours à sa place, au service de l'authenticité du portrait.

Ainsi par le miracle de l'art, forme technique et signification ne font plus qu'un. C'est la vérité qui resplendit, la résurrection de la vie au sein même d'un ordonnancement, comme si la vérité de l'être ne pouvait apparaître sans une reprise du langage ou de la peinture. Pour faire se lever une signification, il faut bien choisir ce qui importe.

j. LLapasset

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