° Rubrique lettres

Auteurs

Hubert Ben Kemoun   

 L'heureux gagnant

planete.gif (852 octets)

Ecouter la musique, clic ici: Le gagnant.mid 
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(Castor poche- Flammarion)

La critique, bien installée dans son micro-pouvoir à l'ombre des hiérarchies en fleurs, semble ignorer que, selon l'heureuse expression de Michel Tournier, le livre vit du sens que lui donne le lecteur comme un vampire, et que sa valeur tient davantage à ce pouvoir maïeutique de faire dire qu'à celui de dire.

   C'est la principale qualité du livre de H. B. K. L'heureux gagnant, de provoquer la réflexion du jeune lecteur en le passionnant pour une aventure aux frontières du visible et de l'invisible: le paradoxal désir d'immortalité qui hante chaque être humain, qui s'exacerbe à l'approche de l'heure de notre mort, mérite une pensée (= pesée) des poids respectifs de la vie et de l'immortalité: qu'est-ce qui serait le plus lourd à supporter?

   L'auteur stimule donc son lecteur dans une course effrénée, l'interroge avec patience sans jamais donner de réponse, joue donc le rôle socratique de "l'accoucheur" d'une pensée qui ne sera jamais "pensée selon". Le jeune lecteur ne s'y trompe pas et, sollicité à l'activité, se plonge totalement dans ce courant de vie et de liberté, jusqu'au dénouement qui le surprendra peut-être!

  C'est que le sujet est tellement grave - chacun est seul devant sa mort - que le discours lénifiant et convenu ne ferait qu'accentuer l'angoisse de celui qui découvre que l'heure de sa mort est inéluctable.

   Chacun saura ou ne saura pas, ou bien se laisser aller au tragique de l'espoir dans une réaction spontanée ou se confier à l'espérance d'une action de vivant éclairée par l'intelligence de la fin, dans le sérieux de sa vie.

   diable.gif (2213 octets) Quoi qu'il en soit en 150 pages l'auteur avec tendresse et bienveillance- même pour le petit diable qui passe un examen - narre une aventure haletante, une poursuite de l'immortalité, une lutte qui semble perdue d'avance...

   Enfin! Disent les pré-adolescents, quelqu'un qui pose ce thème que les adultes évitent.

   Enfin! Quelqu'un qui ne pense pas à notre place.

   Enfin! Quelqu'un qui nous accompagne dans ce parcours que nous avons peur de suivre.

   Bravo dit le Hibou pour ce livre qui ne peut que décontenancer ceux qui se méfient de l'expérimentation. Beaucoup d'adultes sentiront peut-être, à cette lecture se dénouer ce noeud qui les empoisonne, ce qui les préparera à lire dans Noces de Camus, le magnifique parcours initiatique que trace le chapitre, Le désert.

   Mais qui veut entendre parler de la mort sinon ceux qui aiment la vie, sinon les enfants? ce livre s'adresse donc aux enfants et aux adultes, ces "anciens enfants" qui n'ont pu "en parler" ce qui leur aurait permis de développer ce dialogue intérieur - (c'est le même qui interroge et qui répond, Platon)- dans et par lequel l'existence humaine jaillit.

   On aimerait bien pouvoir lire beaucoup de livres qui renonceraient à dire ou à décrire, pour faire dire et pour faire décrire.

Un aperçu de J Llapasset

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