° Rubrique lettres > Victor Hugo, Les Châtiments Auteurs
Victor HUGO (1802
- 1885)
-p1:Un
cri de colère Site
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Nous avons parcouru à plusieurs reprises Châtiments pour en saisir les
lignes de forces, nous y avons recueilli, parmi tous ces textes, les mots qui nous
semblaient traduire les intentions de Victor Hugo et nous avons essayé de mettre en
lumière différents aspects de son art. Il y a beaucoup de beaux passages, beaucoup de morceaux sont férocement drôles, intéressants, ou bouleversants, certains font pressentir le ton de la Légende des Siècles et des Misérables. Nous les avons déjà presque tous rencontrés, nous n'y reviendrons pas, espérant que vous avez eu la curiosité de les voir dans leur ensemble. En fait, les poèmes qu'on peut considérer comme des chefs d'oeuvre, sont relativement rares dans Châtiments. Voici les plus connus, qui sont aussi mes préférés (je me bornerai à quatre d'entre eux):
Il faut les lire et les relire. Tout ce que nous avons glané ailleurs, mouvements splendides, oppositions fracassantes, images, métaphores, répétitions, mots qui claironnent, allégories puissantes, émotions vives, nous le retrouvons ici, jaillissant de source. Ils nous donnent la quintessence de l'art et de la pensée des Châtiments. L'ode A l'obéissance
passive illustre dans ses huit mouvements le schéma constamment repris par Victor Hugo et
qui est le moteur même de Châtiments, : opposition entre la gloire passée et la
situation présente, promesse d'une vengeance. "Ô soldats de l'an II! ô guerres! épopées!" Dans cette invocation, qui veut faire ressurgir une
époque héroïque et déjà légendaire, vibre l'ENTHOUSIASME. Appels, exclamations
répèteront cette ferveur joyeuse: ô France... Un souffle épique
entraîne ces soldats de fortune dans une marche triomphale: "Ils
chantaient, ils allaient...", "passant torrents et monts","Ils
allaient, fiers, joyeux...", "frontières effacées sous leur pas souverain"
(image qui impose de façon saisissante la
Coalition des souverains ligués contre la jeune République), danger scandé par les
répétitions: ni les difficultés, ni les obstacles,
soulignés, eux aussi, par des répétitions: Leur SOUFFLE, dont il font sonner les "cuivres ainsi que des démons", devient "vent", "tourbillon", "ils aspirent la tempête quand souffle l'aquilon". Une jubilation sacrée anime ces "lions": "La
Révolution leur criait: Volontaires! Les batailles
victorieuses se
succèdent en accumulations de phrases nominales, juxtaposées ou soulignées
de répétitions (et... et..., le fer ...le fer):
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