° Rubrique lettres > Jean de La Fontaine La Fontaine: un prédicateur ou un moraliste? (suite)
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publie son premier recueil de fables, il innove dans un genre qui
n'a pas encore ses lettres de noblesse en France, comme la
tragédie, la comédie ou le roman. Le
titre de moraliste qu'on lui donne avec raison doit être pris dans son sens
très neutre, d'observateur des mœurs humaines. La leçon que chacun va
tirer de ces fables lui importe beaucoup moins que son plaisir à les
raconter. Le grand Rousseau ne s'y était pas trompé lorsque, dans son
Emile, il critiquait le pessimisme décourageant du fabuliste. En I 19 L'Enfant et le Maître d'école, l'un tombe à l'eau sans éveiller la moindre pitié chez notre conteur: "Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise!" Un second en V 11 La Fortune et le jeune Enfant , n'y tombe pas, quoique
visiblement La Fontaine trouve qu'il l'aurait bien mérité.
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En IX 2, Les deux pigeons, un autre: "fripon d'enfant (cet âge est
sans pitié) " frappe d'un coup de fronde un malheureux pigeon. Il ne faudrait pas conclure de cette antipathie que notre homme était un monstre: les enfants à son époque n'intéressaient pas le monde des adultes (sauf nombreuses exceptions surtout maternelles). Ils n'ont commencé leur "existence" officielle qu'au siècle suivant. Le miracle, c'est que La Fontaine plait aux enfants qu'il appréciait
si peu. Le paradoxe, c'est que la plupart des "pédants" - gens sans rancune-
s'accordent à dire que les fables de La Fontaine sont bien adaptées aux enfants,
qu'elles peuvent les instruire et les divertir, à condition ajoutent-ils de les choisir
judicieusement et de les expliquer avec soin. -Texte de Jacqueline. Retour: La Fontaine prédicateur (page 1) Aller vers: La Fontaine et les femmes http://www.philagora.net/auteurs/la-fontaine.php ° Rubrique littérature http://www.philagora.net/frindex.php |