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CLASSES PREPAS
 
L'amitié  par J. Llapasset

Les faux-monnayeurs de André Gide (1925)

Les faux-monnayeurs ou ... les tricheurs
(coll. folio n°979, Gallimard)

pages: 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9

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LES MARGES

  • C'est d'abord le blanc qui entoure un texte écrit, là où ce texte pouvait aller librement, devenir autre, comme en passant une frontière on devient touriste.

  • C'est aussi l'endroit à partir duquel le texte change de nature: ce n'est plus de l'amour, ce n'est plus de l'amitié... : dans la marge le texte devient correction, par exemple.

  • C'est ce qu'une ligne droite délimite: une frontière à partir de laquelle le texte devient étranger à lui même.

  • Il faut donc comprendre que l'amour, relation, modalisation de l'existence, est susceptible de variations et de métamorphoses,  au cours desquelles il reste pourtant de l'amour, beaucoup plus importantes que l'amitié: par exemple:
    -Amour: admiration de la beauté =>estime =>vénération  (ordre croissant)
    -Amour: passion =>égoïsme =>violence ... =>haine (ordre décroissant)

  • Autrement dit l'amitié ne peut rester elle-même qu'en excluant l'intensité de la passion: sa caractéristique essentielle est la stabilité: tout ce qui la rendrait "particulière" ou excessive la ferait disparaître au profit d'un amour qui n'oserait pas dire son nom.
    La difficulté est qu'il y a deux instances en Gide: en multipliant les possibles Gide ne peut s'empêcher d'accentuer l'ambiguïté des relations, comme si dans l'existence il était difficile de séparer l'amitié de l'amour (voir les thèses selon lesquelles l'amitié serait une sublimation de l'homosexualité). Juxtaposé à cela, nous avons la lucidité intellectuelle de Gide qui définit, détermine, sépare: "L'amitié n'a pas de si grandes marges" fait-il dire à Bernard qui associe cette affirmation à un prudent "je crois" (page 264)

  • On notera qu'André Gide est seul avec lui même dans son roman ce qui lui permet de composer les personnages à son gré. Mais dans la réalité de sa vie il a dû accepter les conceptions de l'amitié de ses nombreux amis: il n'a pas pu les composer à son gré.

  • C'est donc dans les écrits de ses amis que l'on peut chercher des conceptions de l'amitié:
    - Chez Roger Martin du Gard, Charles Du Bos (Journal, tome IV, Dialogues avec A. Gide) , Claude Mauriac (La table ronde, Avril 1951, n°40), Paul Claudel, Francis James, Ghéon, Massis, ... et bien d'autres.
    Ceux qui veulent respirer le grand air et bien cerner le thème de l'amitié liront avec grand profit:
    Raïssa et Jacques Maritain:  Les grandes amitiés.

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